La décharge

du vendredi 02 avril 2010 au mercredi 01 septembre 2010

LA VIE EN ENFER de  Philip Poupin

Une exposition de photographies sur la décharge de Dandora près de Nairobi, Kenya.

L’environnement dans les pays en développement.

Si l’enfer devait être décrit, Dandora serait certainement sa meilleure représentation. Néanmoins, des gens réussissent à en tirer de quoi vivre. La décharge anarchique de la capitale kenyane nuit à la vie d’environ un million de personnes, et tout spécialement à celles des enfants.

Au départ, l’idée était de combler une vieille carrière de pierres. Mais, 35 années plus tard, c’est une des décharges les plus importantes d’Afrique et l’une des plus toxiques du monde. Cela a pris une dizaine d’années pour remplir le trou laissé par la carrière. Et depuis, le site de la décharge de Dandora, à l’Est de Nairobi, n’a cessé de déborder et couvre aujourd’hui une aire de 30 hectares, à tout juste huit kilomètres du centre-ville. En moyenne, 2000 tonnes de poubelles non triées arrivent à Dandora chaque jour, en provenance des hôpitaux, des industries ou des maisons particulières.

On imagine que les gens évitent, fuient cet endroit. En réalité, environ un million de personnes vivent dans et aux abords de la décharge, trouvant leurs moyens de subsistance dans les poubelles qu’ils fouillent chaque jour. Une économie informelle fondée sur le recyclage des poubelles des autres s’est créée. Les Dumpers, nom donné aux personnes travaillant dans la décharge (en anglais dump veut dire décharge – le Kenya est une ancienne colonie britannique), ramassent les emballages en plastique, les pièces de métal, ou encore les déchets ménagers et les rebus des entreprises pour nourrir les cochons.

Philip Poupin

Philip Poupin est né dans l’Ouest de la France en 1982. Il apprend la photographie en autodidacte. Lorsqu’il propose en 2004 à l’Institut de Géopolitique de réaliser un mémoire de maîtrise sur la guerre du Darfour en cours, on le croit fou. Cependant quelques mois plus tard, il revient avec son enquête et son premier reportage photographique sur les jeunes guerriers du Darfour. Reportage qui lui vaudra d’acquérir le Grand Prix Paris Match photoreportage étudiant l’année même. Dès lors, l’aiguille aimantée n’allait pas finir de le stimuler. En 2005, il part pour la Cisjordanie et Gaza. La même année, il réalise un photoreportage sur les «Mahadjirines» au Tchad pour le Figaro Magazine, un autre sur l’esclavage au Niger pour Paris Match et un documentaire TV « Darfour, l’enfer oublié » pour ARTE. En 2006, après avoir suivi en France le mouvement anti-CPE, il part pour la Cisjordanie puis l’Afghanistan où il travaillera pour le New York Times et le magazine américain US News and World Report. L’année d’après, il franchit l’Atlantique, pour aller à la rencontre d’un autre territoire inconnu autrement que par des statistiques. Il est allé voir ce qui constitue sa réalité : l’Amazonie, son trafic de bois illégal et ses mines d’or.

http://www.philip-photos.com/index.html

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