Homère des champs
En voyant l’achillée mille-feuille, on serait tenté de la classer dans les ombellifères,
alors qu’elle fait partie de la famille des astéracées. Les plantes à «ombelles»
sont pourvues d’une inflorescence en forme de parapluie. Il se trouve que dans le cas
d’Achillea millefolium, les botanistes utilisent le terme «corymbe» plutôt que celui
d’«ombelle», qui renvoie à une inflorescence en grappe plate, où les fleurs
(ici les capitules) sont alignées sur un même plan horizontal.
L’achillée tire son nom d’Achille, héros mythique de la guerre de Troie, qui s’en servit
pour guérir des blessures (pas les siennes, mais celle d’un roi, car en dehors
de son célèbre talon, Achille était invulnérable).
Tu connaîtras la gloire mon fils, on écrira l’histoire de tes exploits pour les milliers
d’années à venir, le monde n’oubliera jamais ton nom : Achille.
(Troie, Wolfgang Petersen)
C’est en tant que plante-médecine qu’Achillea millefolium a tissé sa légende à travers
l’histoire, depuis les tombes néandertaliennes, en passant par les Celtes,
jusqu’à la première guerre mondiale (où elle — «l’Herbe aux militaires» — faisait partie
du kit de premier secours fourni à chaque soldat).