Et le loup continue de courir dans les forêts d’Alaska

du mardi 01 septembre 2020 à 09:00 au samedi 31 octobre 2020 à 19:00

Antonin Charbouillot est photographe et explorateur du Grand Nord. Son travail vise à capturer des histoires inspirantes et à promouvoir la préservation de la nature à travers photographies et récits. Cette exposition vous propose un véritable plongeon dans le sauvage, une ode à cette nature indomptable où l’ours et le loup sont encore maîtres des lieux.
Conférence vernissage : en raison de l’épidémie de Covid, la date sera donnée ultérieurement et cette rencontre aura certainement lieu en octobre. 

Anthonin Charbouillot, la passion du loup

Antonin Charbouillot est photographe et explorateur du Grand Nord. Son travail vise à capturer des histoires inspirantes et à promouvoir la préservation de la nature à travers photographies et récits.

Comment en êtes-vous arrivé à la quête du loup ?

Pendant mes études de BTS en gestion et protection de la nature, je me suis intéressé à la photo et je me suis rendu compte que c’était un métier : cela a créé un déclic pour devenir photographe. J’ai validé mon BTS et décidé de ne pas aller plus loin. Quelques petits boulots m’ont permis d’économiser afin de pouvoir réaliser les projets qui m’animent.

J’ai commencé à rêver (au sens propre) du loup et j’ai décidé de partir 3 mois en Alaska pour partir à sa rencontre. J’ai ainsi vécu avec un pêcheur dans un endroit retiré du monde, à une heure trente d’hydravion de la première ville !

Votre exposition à Latitude21 ?

C’est une expo qui accompagne la sortie de mon premier ouvrage, et qui s’appelle « Et le loup continue de courir dans les forêts d’Alaska ». C’est une quête du sauvage, de l’ours et du loup dans les régions reculées du Yukon et de l’Alaska. C’est aussi une quête introspective, car j’apprends à me connaître moi-même.

Je suis obnubilé par la lumière : j’ai souvent des photos très sombres où la lumière vient sublimer la scène de vie sauvage. Ma spécificité est que je raconte des histoires vécues du sauvage, tirées de mes explorations dans ces lieux polaires. J’adore faire le parallèle entre la photo et l’écrit ; c’est pour ça que je voyage, car les gens que je rencontre m’apprennent des histoires.

Pourquoi le thème du loup et de l’ours ?

J’aime travailler sur ces thèmes, car personne n’est insensible au loup comme à l’ours. Aussi parce que le loup représente le sauvage à lui tout seul. Quand tu parles du loup, tu parles du sauvage. Le jour où j’ai photographié un loup dans le Vercors, ça a changé ma perception du lieu : si le loup est à un endroit, cet endroit est sauvage, de fait ! Ça m’inspire et j’ai envie d’être là. Le loup, on le voit à un endroit et le lendemain il est à 100 kilomètres, on ne peut pas le « cadrer ». Et il nous fascine car il nous ressemble, il a tant de similitudes avec l’humain.

Quelle est votre démarche d’approche du loup ?

Ma formation m’aide beaucoup : elle m’a permis de bien connaître les espèces et leur milieu de vie, qu’on appelle « biotope ». Pour chacun de mes projets, je les étudie en profondeur et je reste longtemps sur le terrain, dans une zone définie. Je vais m’immerger assez longtemps dans un environnement et il y aura forcément quelque chose qui va se passer !

Plus tu apprends sur la nature et moins tu en as peur, tout simplement parce que nous avons souvent peur de ce que nous ne connaissons pas. Ce qui ne veut pas dire inconscience, car je prépare en profondeur mes expéditions, sous tous les aspects : cartographie, étude de l’environnement, contact des personnes sur place… C’est par exemple ce que j’ai fait dans mes premières recherches du loup, en Espagne.

Quelles sont les principales difficultés ?

Les moments de solitude et d’introspection ! On ne se connaît pas toujours, et le fait de se retrouver seul, c’est très dur, mais c’est aussi génial. Il y a des moments de joie qui sont incroyables, mais on passe par toutes les émotions possibles : pleurs, rires, etc. Parfois, nous sommes au plus bas au niveau du moral, et la rencontre avec un animal qui vient voir la tente fait oublier toutes les pensées moroses. Au début, les principales difficultés ont été de se lancer dans un projet où tu ne te sens pas légitime. Lorsque notre métier n’est pas forcément rémunérateur, nous ne sommes pas compris. Tant que tu ne gagnes pas d’argent, ce que tu fais n’est pas légitime. Il faut du temps, de la pratique.

Que faites-vous aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je suis photographe à plein temps, je travaille avec des magazines, des marques, des agences de voyages et je travaille pour moi : je vends des tirages, j’initie des personnes à la photographie et à l’exploration (photo ou autres thèmes). Et bien sûr, je fais des expositions et des conférences !

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